




Volvox – Plonger dans la lumière –
Thomasine Giesecke, artiste plasticienne / Jean-Marc Chomaz, artiste physicien LadhyX / Bruno Palpant, physicien LuMIn, Université Paris-Saclay / Tom Georgel, artiste sonore
en collaboration avec Hynd Remita & Mireille Benoit, chimiste Institut de Chimie Physique, Université Paris-Saclay /Jean-Michel Wierniezky souffleur de verre, Ecole Polytechnique avec la participation de Claude Beghin Maïa Menuiserie / Colin Lopez LuMIn, Université Paris-Saclay.
L’installation Volvox met en scène une danse en milieu fermé et nocturne comme celle, invisible, de ces micro-organismes unicellulaires évoluant silencieusement dans les fonds marins au rythme aléatoire et séquencé d’une ronde dont le sens de rotation change perpétuellement, les volvox.
Ici sont exploitées les propriétés optiques remarquables de nanoparticules d’or bichromatiques en suspension dans des gouttes en verre soufflé, elles-mêmes suspendues et en mouvement comme au tréfonds de l’océan. Comment transmettre cette vie dynamique dans une composition sonore ?
Fruit d’une collaboration entre artistes et scientifiques – du Laboratoire d’hydrodynamique de l’Ecole Polytechnique (LadHyX, Institut Polytechnique de Paris), du Laboratoire Lumière, Matière et Interfaces (LuMIn, Université Paris-Saclay), et de l’Institut de Chimie Physique (ICP, Université Paris-Saclay) – le projet Volvox s’inspire de l’algue éponyme microscopique. L’enveloppe de cette algue d’eau douce est un biofilm sphérique reliant des centaines de cellules indépendantes. Des colonies filles plus petites se développent à l’intérieur de la sphère. Pour nager vers la lumière et se nourrir, les mouvements des flagelles de toutes les cellules doivent se synchroniser. La Volvox exécute alors une danse alternant mouvement cohérent et réorientation aléatoire pour que tous les membres de la colonie reçoivent la lumière. Parfois, une colonie sphérique meurt, libérant les colonies filles, et le cercle se reforme de manière aléatoire. Pour les sciences de la vie, Volvox représente une étape dans l’évolution, un pas vers la complexité, étant un organisme multicellulaire avec une communication mécanique et chimique entre les cellules.
L’installation Volvox propose une métaphore de la vie dans laquelle la recherche sans fin de la lumière est transposée à l’aide de nanoparticules d’or en suspension dans l’eau. Ces particules remplissent des capsules de verre qui sont prises dans une danse à la fois aléatoire et synchronisée à l’intérieur d’une sphère plus grande, elle-même transparente et en rotation. En changeant l’angle d’observation par rapport à l’incidence de la lumière, le public peut expérimenter la relativité de la notion de couleur, l’or variant du bleu à l’orange, en passant par le violet couleur physiquement complémentaire du vert des algues. Cet effet de coloration est dû à la contribution dominante du phénomène de résonance plasmon de surface localisée dans les nanoparticules métalliques, qui affecte à la fois l’absorption et la diffusion de la lumière.
La création sonore utilise le scénario des algues Volvox comme forme musicale. Chaque Volvox est porteuse d’un environnement musical qui entoure le public, comme un témoin de la série de mouvements coordonnés suivie par le processus naturel du chaos.
Photographies : Julie Everaert