Les voyages dans le Temps-espace n’ont pas permis d’inverser l’évaporation du Temps.
Sa mesure est obsolète et le mètres-lumière a officiellement remplacé la seconde-étalon.
Il nous faut aujourd’hui rationner l’usage du Temps.
Inflation de l’Espace. Démesure du Temps.
Sur le second marcher, les droits à dépenser le Temps ont flambés et la raréfaction de cette matière première a conduit les autorités à fermer la bourse du Temps pour éviter le crash. Dans la panique un très grand nombre de mètres-lumière se sont froissés, repliés ils sont devenus inutilisables aggravant encore la pénurie. De grands lambeaux de Temps-espace sont aujourd’hui comme figés, confinés à trois dimensions. Les populations ont été regroupées sur les fragments du Temps-espace où les derniers quanta temporels sont encore en mouvement.

Certains scientifiques pensent que la raréfaction du Temps pourrait venir du passage à l’infini de la vitesse de la lumière. D’autres proposent au contraire que la vitesse de la lumière est devenue complexe quand sa valeur est passée trop près de zéro, dissipant ainsi le Temps, inversant la création à l’origine du Temps-espace.
Il a été aussi proposé que l’expansion de l’univers a atteint la limite où l’énergie absorbée par les six dimensions non déployées du Temps-espace a provoqué la contraction d’une des quatre dimensions jusqu’alors déployées et donc la raréfaction apparente du Temps.

Ma théorie est différente. L’écoulement du Temps-espace viendrait de la symétrie brisée qui oriente la droite et le Temps disparaîtrait en rentrant en collision avec son image dans le miroir, avec de l’anti-Temps.

Je vais tenter d’inverser ce miroir et, si ma théorie et juste, recréer des quanta de Temps et d’anti-Temps.
Ainsi pourrais-je trouver une solution au problème de raréfaction du Temps.

Les théories sur la causalité spatiale décrivent la formation de motifs dans les écoulements. Elles ont trouvé une application originale dans les installations artistiques de la série Une solution au problème de raréfaction du Temps où des filaments d’eau s’écoulent verticalement et se rompent en pluie. Chacun de ces filets est instable et amplifie les vibrations produite par un haut-parleur installé dans le dispositif. Il se brise en gouttelettes, pour former une pluie dont le rythme est celui de la vibration sonore perçu par l’eau au début de sa chute. Donner aux lumières de l’installation un rythme à une ou plusieurs fréquences crée un ensemble d’illusions, une confusion entre le Temps et l’espace qui rend visible des effets non causaux où le Temps lui-même semble s’inverser, où la pluie semble refuser la gravité.

Les quatre installations de la série : Une solution au problème de raréfaction du Temps – Passé, Présent, Futur, Anamorphose, explorent les différentes questions entourant la perception du temps d’un point de vue scientifique et sensible : causalité, irréversibilité, entropie. Il se déploie dans quatre installations indépendantes formant une série pouvant constituer un parcours : Une solution au problème de raréfaction du Temps – Passé, Présent, Futur, Anamorphose une cinquième installation plus monumentale a été réalisée et constitue le lieu pour le projet de performance musicale Five black Rivers – Amazones créée en 2024 avec l’Intercontemporain et le compositeur Marco Suárez-Cifuentes qui a aussi conçu l’espace sonore de l’installation Anamorphose.