

Useful Fictions •5 2025 Atmosphère, atmosphères
Useful Fictions •5 2025
Atmosphère, atmosphères
Coordonnée par Jean-Marc Chomaz & Sarah Bouttier
Production déléguée Julie Everaert
25-29.08.2025 | Labs créatifs Week-end public | 04-06.09.2024
Institut Polytechnique de Paris | Palaiseau Paris | Centre Wallonie-Bruxelles
Comment le dialogue entre arts, design, sciences et société permet-il de questionner les liens d’interdépendance entre les environnements vivants et technologiques, humains et non-humains ?
Quels récits pour inventer et faire advenir des futurs désirables, partagés, et respectueux de notre planète et de ses limites ?
En alliant recherche-création, innovations pédagogiques et évènements publics, la série des Écoles d’été Useful Fictions participe d’une volonté de réflexion étendue et coopérative sur ces sujets. Useful Fictions privilégie l’expérience sensible, la formation par la pratique, les projets et rencontres pluridisciplinaires ainsi que des formats originaux renouvelant les rapports avec les publics. La question de la compatibilité des modèles de société avec les ressources planétaires et celle du respect de la biodiversité sont parties intégrantes des protocoles d’innovation et de création mis en œuvre pour concevoir des modes d’êtres au monde et des récits de futurs à la fois durables et désirables.
École d’été Useful Fictions
une semaine de rencontres arts-design-sciences
Une semaine intensive combinant workshops, conférences et expositions, pour mettre en œuvre(s) et en pratique(s) des questionnements sociaux contemporains et construire de nouveaux récits écologiques.
Pour sa cinquième édition, Useful Fictions explorera le sens, les sens, l’essence de l’atmosphère.
Atmosphère, atmosphères
L’atmosphère, qu’elle soit prise au sens météorologique ou au sens métaphorique d’ambiance, est pour Gernot Böhme le premier objet de notre système sensoriel, la première chose que l’on sent. Sur terre, l’atmosphère est partout, elle est une des conditions sine qua non du vivant et bien qu’invisible à nos yeux, nous la ressentons à chaque instant sur et dans notre corps.
Malgré cette qualité d’objet sensoriel premier, l’atmosphère n’est absolument pas dénuée de sens. Comme le note David Abram dans The Spell of the Sensuous, les mots parlés sont du souffle structuré et l’on ne peut percevoir le sens d’une phrase parlée qu’à travers l’atmosphère comme medium. Au-delà du mot parlé, tout signe a également besoin de l’air de l’atmosphère comme vecteur. Il existe donc un lien profond entre cet air et l’activité de signification, et le signe n’est jamais à l’abri, heureusement, d’être infléchi par l’atmosphère.
Dans ce continuum, qui trouve de nombreuses instanciations dès lors qu’on étudie la composition de l’atmosphère dans un endroit donné, peut-être, pour nous décentrer encore, pourrions-nous nous voir comme des précipités d’atmosphère. Peut-être qu’à certains moments, envahis par les affects d’une atmosphère donnée, nous ne serions plus que ses vecteurs.
A l’inverse, s’il y a un lien profond entre atmosphère et signification, il serait passionnant d’imaginer le sens de l’atmosphère au-delà de ceux qui la ressentent. Est-ce que l’atmosphère va quelque-part ? Est-ce qu’elle cherche à nous signifier quelque-chose ?
Quel est le sens de l’atmosphère ?
L’atmosphère, courant de flot et de jusant, baigne les rives de nos corps, l’air nous traverse, nous transperce et nous lie en un seul pavage, elle nous unit à la surface fragmentée de l’océan, de la glace et de l’humus du sol, au vent solaire au-delà de l’orbite lunaire. Quelle est la nature de ce fluide qui nous habite et que nous habitons en retour ? Une seule atmosphère, une seule planète, une seule respiration infiniment multiple, mais aujourd’hui errante en quête de sens, cul par-dessus-tête.
Organisation de l’école d’été
Pendant une semaine, une vingtaine de participants encadrés par des binômes chercheurs/ artistes vont questionner l’atmosphère contemporaine et sa relation aux atmosphères sociales, pour inventer un dispositif éphémère — installations artistiques, performances, ateliers interactifs — pour, le temps d’un week-end, ouvrir et partager ce débat sensible et créatif. Métabios atmosphérique, infrason, granularité, ondes conversationnelles, météores lourds de présages, tombés d’en haut comme de petites gouttes d’eau, climat d’un rire partagé, volatilité des libertés, cacophonie de canards boiteux pour partager le même air, le même regard pour deux ou plus, ou alors trouver la direction par où le vent fredonne ma chanson. Week-end public au Centre Wallonie-Bruxelles | Paris
Dans un esprit “DIWO” (Do It With Others), 5 Labs thématiques interdisciplinaires seront proposés pour déployer un dialogue sensible à la croisée des arts et des sciences : installations, robotique, ateliers interactifs, écriture poétique, performances… Toutes les réalisations seront présentées lors d’un week-end d’exposition, de performances, de conférences et d’ateliers participatifs. Le public sera alors invité à faire des expériences de perception, à créer des conversations avec des corps chimériques, à questionner la notion d’atmosphère, qui de nous deux respire l’autre, à participer à des performances collectives impliquant dans une seule atmosphère de partage des corps multiples, des plantes ou des machines et ainsi tisser de nouveaux liens d’interdépendance désirée avec la Terre, des relations soutenables by design !